L’évaluation de l’Olympus PEN E-P1 s’est réalisé à l’occasion d’un voyage d’un mois au Laos et au Cambodge, pays du Sud-Est asiatique ouverts depuis quelques années au tourisme. Tous deux ont subi des guerres fratricides qui ont tué des millions de gens, le Cambodge en particulier, pendant la dictature des Khmers rouges qui massacrèrent des millions de Cambodgiens jusqu’à la libération du pays par les Vietnamiens.
Retour au design des années 50
Des icônes resurgissent aujourd’hui, à l’image de la nouvelle Fiat 500 ou de la Mini Austin. Olympus avait vendu en 1959 à 17 millions d’exemplaires un petit boîtier qui plaisait beaucoup à la gent féminine, les ventes bondissant de 2 à 33 % auprès des femmes. Cinquante ans plus tard, Olympus lance un compact numérique inspiré de ce modèle 1959. On peut d’ailleurs lire sur le dessus du PEN E-P1 l’inscription « OLYMPUS PEN since 1959 », E-P1 rappelant son glorieux ancêtre. Niveau design, ce boîtier avec sa robe en métal, est vraiment une réussite. Le EP-1 est le plus petit appareil au monde de 12,3 Mégapixels à objectifs interchangeables. Ce compact boîtier est en quelque sorte un studio d’enregistrement ultra-portable offrant la qualité d’image élevée d’un reflex, la vidéo à son meilleur en haute définition (HD) sans oublier sa capacité d’enregistrement audio stéréo PCM de haut niveau et ses multiples fonctions créatives intégrées.
Prise en main
La première impression quand on prend en main le PEN E-P1, c’est son poids. Il est plus lourd que la plupart des compacts du marché. Un plus pour moi, car je n’aime pas les appareils trop légers. Un compact doit avoir une bonne prise en main aussi bien par sa préhension (position des doigts) que sa masse, qui contribue pleinement à son positionnement spatial.
On s’habitue très vite à un appareil de faible encombrement. J’avais emporté mon fidèle Nikon D200, que j’ai laissé assez souvent dans mon sac photo. J’ai trouvé très agréable de ne pas avoir mal aux épaules en raison de la lourdeur du reflex et de son objectif. De plus, face aux personnes que vous voulez photographier, c’est moins impressionnant. Comme son ancêtre, il se porte avec une courroie autour du cou et non par une ganse au poignet.
Visite guidée de l’objet
Face arrière
La molette permet de changer la position du PASM – P (programme), A (priorité diaphragme), S (priorité vitesse), M (manuelle) – vidéo, SCN décliné en 19 réglages allant de Portrait à Plage et Neige en passant par Paysage, Sport, Coucher de soleil ou Bougie). La position ART permet d’ajouter un effet à la photo, ce qui est très intéressant puisqu’on voit dans le moniteur l’effet en direct. L’intérêt de ces filtres est assez limité, mais dans certaines situations (fête d’enfants, exploration graphique), il peut être pratique de les utiliser sans passer de longues minutes dans Photoshop pour les simuler. Voici la liste des effets ART : Pop Art, Soft Focus (flou artistique), Ton neutre et lumineux (couleurs pastel et lumineuses), Tonalité lumineuse, Film noir et blanc granuleux, Sténopé.
L’écran (7,6 cm – 230 000 points) occupe les trois quarts de l’espace au-dessus la molette PASM. À droite du moniteur, une série de boutons permet la mémorisation de l’exposition, le visionnement des photos déjà prises et la suppression d’une photo, le bouton menu permettant d’entrer dans la section pour configurer l’appareil classé en cinq sections. La touche info affiche l’histogramme de l’image, le temps de pose et l’ouverture du diaphragme, le point de focus que vous pouvez déplacer avec le pad, la correction d’exposition (-3.0, -2.7, -2.3, -2.0, -1.7, -1.3, -1.0, -0.7, -0.3, 0 et la même chose en positif) qui permet de voir en miniature, la scène corrigée que vous voulez prendre. En appuyant sur la touche haut du pad, on accède à la balance des blancs et à la source de la lumière : analyse automatique, néon, soleil, tungstène, etc. Amusez-vous à modifier cette valeur pour faire des photos créatives. La position suivante affiche une croix pour aligner votre composition, et la dernière position rend accessible des niveaux permettant de stabiliser l’appareil, le niveau se colorant en vert lorsqu’il est stable. Au-dessus du pad, la touche Fn donne la possibilité de viser une feuille blanche pour créer une valeur de blanc personnelle.
Du côté droit de la face arrière, se trouve le pad servant à naviguer dans les différentes options grâce à quatre boutons de direction, mais aussi à choisir la sensibilité du capteur, le réglage de l’autofocus, la valeur du temporisateur ou la balance des blancs lorsqu’aucune option n’est à paramétrer. Et dans le coin supérieur droit, la molette permet de zoomer dans l’image en position visualisation ou de changer les paramètres quand on est en priorité vitesse ou diaphragme.
Face dessus
Le porte-griffe peut recevoir le flash externe, car le PEN E-P1 n’en possède pas. On peut aussi y glisser un viseur quand on ne veut pas utiliser le moniteur. Bel objet qui donne à appareil un look encore plus « fifties », très utile pour la photographie de paysage, mais nettement moins pour les prises de vue rapprochées. À droite du porte-griffe se trouve le bouton pour mettre en marche le boîtier, le déclencheur et la correction d’exposition. Sur le côté droit, une trappe en métal donne accès aux prises USB et au câble vidéo.
Impressions et conclusion
Le Olympus PEN EP-1 est très agréable à utiliser et plus léger qu’un reflex, son seul défaut étant une lenteur dans l’autofocus, surtout pour les scènes de rue où la vitesse de prise de vue est primordiale. Les deux objectifs (M.ZUIKO DIGITAL 17mm 1:2.8 et le M.ZUIKO DIGITAL ED 14-42mm 1:3.5-5.6) donnent des résultats à la hauteur, surtout avec le 17mm. La possibilité de changer le format de l’image (2/3, 3/4, 16/9 et 6/6) est vraiment passionnante. Étant un grand amateur du format carré, j’ai pris beaucoup de plaisir à utiliser ce format qui rappelle les appareils des années 50 comme le Rolleiflex, un boîtier très prisé de nombreux photographes légendaires. La navigation servant à changer rapidement un paramètre (taille de l’image, effet d’image, ISO) est vraiment un modèle du genre.
La suite : PEN E-P2
La récente version PEN E-P2 possède deux nouveaux filtres artistiques : modélisme (l’illusion d’un monde miniature en alternant différents niveaux de profondeur de champ) et traitement croisé (imite le développement d’un film lumière du jour avec une chimie artificielle). Il y a un micro stéréophonique optionnel, relié par fil à un adaptateur qui se place sur le sabot du flash externe, donc viseur ou micro, mais pas les deux. Normalement devraient sortir en 2010 deux objectifs : Zuiko Digital ED 9-18mm F4-5,6 et 14-150mm F4-5,6. Le boîtier E-P2 avec zoom Zuiko Digital ED 14-42 mm f/3,5-5,6 et viseur électronique est proposé au prix suggéré de 1 099 $.
Fiche technique
- Capteur : LiveMos 4/3, 13,1 Mpxl
- Format : 4/3, compatible 3/2,16/9, 1/1 et 3/4
- Pixels utilisés : 12,3
- Sensibilité : 100 à 6 400 Iso
- Définitions : [4/3] 4 032 x 3 042, 2 560 x 1 920, 1 024 x 768 pixels
- Vidéo : 720p (30 im/s), 640 x 480 (30 ilm/s)
- Durée vidéo : 7 mn (HD), 14 mm (SD), 2 Go maxi
- Stabilisateur : Mécanique en photo, électronique en vidéo
- Nettoyage du capteur : Oui
- Formats de fichiers : Jpeg, Raw (12 bits), AVI (vidéo)
- Espace de couleurs : AdobeRGB, sRVB
- Monture : Micro 4/3 – Coefficient multiplicateur : 2x
- Alimentation : Accu Li-Ion
- Dimensions : 120,6 x 70 x 36,4 mm
- Poids : 335 g nu
« L’objectif de la photo est d’exprimer ce que vous avez dans le cœur et l’esprit ».
Yoshihisa Maitani – créateur de l’Olympus PEN de 1959