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Seattle : État de Washington, ville de plus de 640000 habitants, surnommée Cité émeraude en raison des forêts avoisinantes, mais aussi Ville de la pluie, Porte de l’Alaska ou encore Jet City, en référence au poids économique de Boeing. Seattle est aussi le siège social de Microsoft et de Starbuck, de même que la ville natale de Jimi Hendrix et de Bill Gates. Et, bien sûr, le berceau de la musique grunge, de son groupe phare Nirvana et de son chanteur vedette, le regretté Kurt Cobain. Enfin, pour les amateurs de cinéma, c’est là qu’a été tourné le film Sleepless in Seattle avec Tom Hanks et Meg Ryan.

 

PETIT MAIS COSTAUD
L’appareil est dense au toucher et en poids, totalisant 482 g avec batterie et carte. La prise en main est très agréable, le revêtement et la finition, magnifiques ; bref, un excellent travail de designer. Malgré sa taille relativement petite, on peut le tenir comme un reflex, la main gauche sous l’objectif, ce qui laisse libre la main droite pour les commandes et, surtout le déclencheur ; selon moi, c’est la meilleure façon de prendre en main un appareil photo. D’ailleurs, c’est souvent à ce détail que l’on démasque au cinéma les imposteurs et les mauvais figurants, qui tiennent leur appareil comme une paire de jumelles.

On peut ajouter un accessoire (TGA-1) sur la griffe porte-flash, comme un levier d’armement qui ne sert ici qu’à sécuriser le pouce droit. Si l’appareil se manipule avec aisance et facilité, son gros objectif empêche toutefois de le glisser dans une poche de manteau. Il est donc plus simple de l’avoir autour du cou ou sous le bras pour pouvoir le saisir le plus vite possible et dégainer rapidement. À noter qu’il offre deux positions : dans le sac pour le transport et sur soi pour prendre des photos.

Le Sony RX1R possède un capteur CMOS Exmor® de 24,3 mégapixels plein format, d’une taille de 35,8 mm x 23,9 mm, ce qui est très rare pour ce genre de petit boîtier. Les vitesses d’obturation s’appliquent à tous les programmes (automatique, priorité à l’ouverture, priorité à l’obturation de 30 – 1/4000). En ce qui concerne le contrôle manuel de l’exposition, il y a de surcroît la pose longue. La balance des blancs est très fournie et offre les possibilités suivantes : Auto, Lumineux, Ombragé, Nuageux, Incandescent, Blanc fluorescent chaleureux, Blanc fluorescent tendance, Blanc fluorescent de jour, Blanc fluorescent lumineux, Flash, Filtre temp couleurs, Personnalisé. La compensation de l’exposition va de +/- 3,0 EV à raison de paliers de 1/3 EV.

L’objectif est un Carl Zeiss Sonnar T* 35 mm, ouverture à F2.0, avec deux distances de mise au point de 30 cm à l’infini (mode Normal), et de 20 cm à 35 cm (mode Macro)… si on peut vraiment parler de macro à une distance de 20 cm. L’autofocus est plus lent que sur un reflex (difficile de faire mieux). La sensibilité va de 100 à 25 600 ISO. La plupart de mes photos de soir ont été prises à 800 ISO, le capteur de Sony maîtrisant parfaitement le bruit à une telle sensibilité. En pleine ouverture, le « bokeh » (flou d’arrière-plan d’une photo permettant de détacher le sujet de son environnement) est de grande qualité.

L’ergonomie est très bonne, on sent le travail de pro. Les molettes des modes et de correction manuelle d’exposition sont fermes et classiques, la mise sous tension est parfaite grâce à un curseur deux-positions rotatif situé à la base du déclencheur. Tout est admirablement bien cranté, impossible de faire tourner les réglages par mégarde, bref, on est dans l’univers du haut de gamme.

On peut ajouter un viseur optique que je n’ai pu tester, le V1K fabriqué par Zeiss (tout comme l’objectif). Aux dires de ceux qui ont pu y mettre l’œil, il est fantastique et serait même supérieur au viseur du Nikon D800. C’est peu dire. À 650 $, il faut vraiment que cet accessoire soit à la hauteur. Mais pour avoir utilisé ce genre de viseur sur un autre boîtier, il offre un gros plus et crée un irrésistible look d’appareil photo des années 50 ou 60. L’appareil idéal pour les « bobos », quoi ! On peut aussi y insérer un viseur électronique, le EV1MK, mais ce genre de viseur est toujours décevant, et l’aspect n’est vraiment pas design, il tue l’harmonie de l’ensemble. Le flash est de style périscope, il se déplie à l’aide d’un bouton à icône flash, situé à l’arrière du boîtier.

PANORAMIQUE
Le Sony RX1R possède la fonction de panoramique par balayage, qui donne de bons résultats même la nuit, par grand vent et sous le point de congélation. Il faut dire que la météo de Seattle au début octobre n’est pas toujours clémente. La photo que vous voyez sur la première double page est réalisée grâce à cette technique, qui fait 12 416 x 1856 pixels et permet de réaliser des photos impossibles autrement.

RECHARGE
Ce qui m’a très étonné avec le Sony RX1R, c’est la façon dont on peut recharger sa batterie Lithium-ion (NP-BX1) : il n’y a pas de chargeur conventionnel où loger la batterie que l’on branche sur le secteur. Ici, il faut connecter l’appareil à l’aide d’un câble Micro USB sur un adaptateur secteur, ce qui veut dire que l’appareil doit avoir un fil à la patte pour être rechargé. Impossible, donc, de recharger sa deuxième batterie pendant que l’on utilise son boîtier, à moins d’acheter un chargeur universel. Mais la grande puissance de ce système, c’est qu’il est très facile d’utiliser n’importe quelle batterie pour recharger les iPad ou iPhone, ou les Powerstation de Mophie ayant une capacité de 6000 mAh. Partant de ce constat, je me suis posé la question de savoir si on peut faire la même chose avec un capteur solaire… Eh bien, oui, ça fonctionne très bien. J’ai fait un test avec mes deux chargeurs de marque Solio : un simple, le Bolt, sans batterie, et le Solio Classic2, avec une batterie qui permet de conserver de l’énergie pour plus tard. Ce qui m’a d’abord semblé une faiblesse s’est finalement révélé une force.

CONCLUSION
Cet appareil n’est clairement pas fait pour tout le monde, déjà par son prix. Même si on n’est pas vraiment gâté par le viseur, ce niveau de technologie et de matériaux de luxe, ça se paie. De plus, un objectif fixe de 35 mm ne rejoint pas tout le monde. La plupart des gens qui veulent acheter un appareil photo aiment avoir une grande amplitude de focale (24 à 200 mm), sans parler de certains bridges qui peuvent aller de 20 à plus de 600 mm, avec bien sûr une qualité d’image peu enviable et un autofocus très poussif. Ici, nous sommes dans un marché de niche : le photographe expert qui aime les très beaux objets, la photographie à papa, etc. C’est de l’hédonisme et de l’épicurisme : on est très loin du marché de masse. Le 35 mm de ce Sony donnera entière satisfaction à qui cherche un appareil très bien conçu, solide, qualitatif, qui se transporte facilement et produit des photos de haute qualité. Bernard Plossu a fait toute sa carrière avec un 50 mm.