New York City, une ville hautement panoramique et cinématographique qui s’explore avec un réel bonheur à l’aide d’une caméra 16:9 qui a permis de capter toute sa verticalité et son horizontalité. Cette mégapole est un fantastique terrain de jeu pour tout photographe aimant expérimenter, tester et s’amuser dans son tourbillon sans fin. J’y ai passé quatre jours armé de la caméra Sony NEX-5 munie d’une lentille 18-55 mm. Une caméra dont l’un des attributs est de pouvoir capter des images panoramiques sur plus de 180°.
PRÉSENTATION
La caméra Sony Nex-5 (New E-mount eXperience) est un appareil aux dimensions réduites enduite d’aluminium de couleur argent ou gris anthracite équipée d’un capteur de taille APS-C de 14.2 mégapixels, capteur que l’on trouve dans les reflex grand public mais dans un boîtier compact. La concurrence se fait vive dans le segment des capteurs reflex de ce gabarit (Panasonic Lumix G, Olympus Pen, Nikon P7000, Canon G12). Les compacts à petit capteur ont une ganse que l’on accroche au poignet pour les transporter, alors que les compacts à capteur plus expert se portent autour du cou à l’aide d’une bandoulière peut-être pour évoquer probablement les caméras Leica. Le capteur est 16 fois plus grand que ceux qui équipent les compacts d’entrée de gamme. La prise en main est agréable, et il est muni d’une poignée revêtue d’une matière antidérapante. Au poids de 249 grammes, aux dimensions de 117.2 x 62.6 x 33.4 mm, sa plage de sensibilité s’étend de 200 à 12 800 iso et sa vitesse d’obturation s’établie à 1/4000 à 30 secondes.
Un superbe écran haute définition d’une diagonale de 7.5 cm est également inclinable sur l’axe vertical, ce qui permet au besoin de l’ajuster si on fait des photos en plongée ou en contre-plongée. Très pratique lorsqu’on photographie sous forte luminosité puisqu’on peut mettre l’appareil à l’abri du soleil grâce à son ombre.
À part quelques boutons, le choix se fait surtout à l’aide de la molette qui actionne les différentes options sur l’écran arrière. Par exemple pour changer le mode de prise de vue (priorité à la vitesse, à l’ouverture, au manuel programme, au panoramique, etc.). Ce qui est toutefois moins pratique que les touches d’accès direct très fréquentes sur les reflex. Même pour changer la sensibilité ou l’équilibre des blancs, on doit passer par la touche menu et entrer dans la hiérarchie de l’interface. Cela préfigure les appareils à venir qui n’utiliseront la face arrière que pour l’afficheur, et c’est sur cet écran que l’on choisira toutes les options, à l’exemple du iPod ou de l’iPhone.
NOUVEAUTÉS
À la Photokina (le plus gros salon de matériel photographique) de Cologne en Allemagne, Sony vient d’annoncer les huit couleurs de son NEX-5 : rose, orange, brun, bleu profond, mastic, saumon clair, blanc et gris clair. Sept nouveaux objectifs sont en développement pour accompagner les trois optiques NEX actuels (16 mm, 18-55 mm et le 18-200 mm). Des partenariats devraient se conclure avec d’autres fabricants d’objectifs et d’accessoires. Déjà, l’américain Lensbaby, très connu pour ses optiques créatives, a dévoilé le « Tilt Transformer » pour monture NEX – une bague (Optic Swap System) qui pour l’instant sera compatible avec les optiques Nikon – qui permet d’orienter l’objectif dans tous les sens, provoquant une modification de la ligne de profondeur de champ dans l’image. Avec cette bague, on peut greffer l’une des multiples lentilles (verre simple, double, plastique, pinehole, fisheye, etc.) et ainsi créer des effets artistiques.
VIDÉO
Le Sony NEX-5 propose l’enregistrement en vidéo Full HD 1920 x 1080 pixels à 30 i/s encodé en format MPEG4. Disponible en option, le microphone compact stéréo ECM-SST1 se branche sur la griffe porte-accessoires de l’appareil pour un son stéréo de meilleure qualité que le mini-micro inclus.
PANORAMIQUES À TOUT VA
Le fonctionnement du mode Panorama se fait par balayage. On doit choisir le mode panoramique du menu, puis balayer horizontalement ou verticalement la scène. C’est aussi dans le menu que l’on sélectionne le sens du balayage du panoramique (gauche à droite, droite à gauche, haut en bas, bas en haut). Les images prises en rafales ultra rapide (1/500s) sont digérées par l’appareil et sont alors automatiquement combinées pour créer un panorama allant jusqu’à 23 millions de pixels avec un angle de vue de 226 degrés maximum. Le calcul est vraiment très rapide, quelques secondes à peine et donc bien plus vite que photoshop pour la combinaison de photos. Mais si le calcul est impossible, le NEX-5 affiche un message d’erreur. S’il n’arrive pas à calculer l’image complète, il laisse la fin de l’image en gris foncé, ce qui se coupe facilement dans son logiciel d’édition de photos. Des erreurs peuvent se glisser dans certaines images panoramiques comportant des éléments droits comme des fils ou des routes ou lors de personnages qui avancent pendant la prise de vue. Plus la luminosité est grande, plus le calcul sera facile.
Les panoramiques complets font 12 416 pixels par 1856, soit le ratio le plus important que je connaisse. Pour donner un ordre de grandeur, le ratio d’un écran ou d’une photo au format 16/9 est de 1,777 (proche du nombre d’or de 1,618). Le ratio d’une photo prise avec le Sony NEX-5 est de 6,689, ce qui veut dire que l’image ainsi créée est 6,689 fois plus large que haute. Le plus gros problème avec ce genre d’image réside dans sa sortie, aussi bien sur papier que sur écran. Pour une sortie papier, on doit imprimer le panoramique avec un traceur dont la longueur de papier est très grande. Il importe tout autant d’avoir accès à un mur d’une bonne largeur pour l’accrocher sans parler de l’encadrement qui coûtera assez cher. Tout format hors standard occasionne comme on sait des frais substantiels.
Et en ce qui concerne l’affichage sur écran, la situation est encore plus problématique. Même sur un bel écran de 27 pouces (au format 16/9), le panoramique paraîtra bien petit en affichant l’image dans toute sa largeur. La seule solution que j’ai trouvée consiste à faire un défilement lent et fluide, de gauche à droite à l’aide d’un logiciel de montage vidéo. Mais le pire, ce sont les images verticales, encore moins adaptées à ce genre d’affichage. C’est un peu les limites de cette catégorie d’image : c’est très joli à réaliser, mais cela exige une post-production plus lourde, aussi bien sur papier que sur écran. En se donnant la peine, il est toutefois possible de réaliser des photos somptueuses dans des lieux magiques comme les parcs de l’Ouest américain tels le Grand Canyon, les méandres du fleuve Colorado, Monument Valley, ou encore des environnements urbains du type Las Vegas et les bords de Seine à Paris.
Chose certaine, vous ne passerez pas inaperçu avec la caméra NEX-5, non seulement en raison des mouvements amples et circulaires que vous ferez, mais aussi du cliquetis des déclenchements : il est souvent arrivé que des gens m’abordent pour s’informer de ce que je faisais au juste !
CONCLUSION
J’ai adoré explorer New York avec cette caméra. Ses dimensions compactes, même si je ne pouvais pas le glisser dans une poche avec la lentille 18-200 mm ont été appréciées. Mais en le transportant en bandoulière, le plus simple est de le laisser toujours sorti, prêt à être utilisé. Bien sûr, il n’est pas exempt de défauts : autonomie un peu juste de la batterie, manque de raccourcis pour certaines fonctions à changer régulièrement, etc. Pour une première mouture, cette caméra Sony NEX-5 en donne beaucoup plus que lui en demandera l’utilisateur moyen qui se cantonne en mode automatique. Ses défauts de jeunesse sont largement compensés par la qualité des images qu’elle est en mesure de produire et sa capacité à produire des images panoramiques d’une largeur incroyable.